La neige commençait à tomber par gros flocons alors que tremblante dans les rues de d'Amsterdam j'écoutais les yeux remplis de larmes l'homme que je croyais être celui de ma vie. Malgré tout ce que nous avions vécut ensemble, il me jetait comme une vielle chaussette. J'avais vendu mon corps et mon âme pour cet homme qui venait de me détruire en quelques secondes. Malgré son visage triste, le soulagement se lisait à travers son regard. Je n'avais été pour lui qu'une passade, son plus beau trophée de chasse. Il m'avait tout pris, mon innocence et ma dignité. « Je te déteste ! » Mes mots ne semblaient même plus le toucher à croire que je n'étais absolument plus rien pour lui. A cette époque, j'étais bien trop jeune pour comprendre que l'amour alors qu'on a que 17 ans n'est pas le véritable amour. J'aurais tant aimé le croire rien qu'une fois. Une perle salée s'écrasa contre ma joue alors que le claquement d'une gifle se fit entendre. La trace de ma main se dessina avec netteté sur sa joue alors que la haine commençait à se lire dans son regard sombre qui m'avait fait chavirer par le passé. En silence, je me retournais pour prendre la fuite en courant alors que je laissais enfin les larmes couler sans peine sur mon visage. Ma poitrine fut agitée de nombreux sanglots et malgré la douleur dans mes jambes je continuais encore et encore à courir. Je viens peu à peu à m'étouffer alors que le regard des rares passants se tournèrent dans ma direction. A bout de force, mes jambes craquèrent sous le poids de mon corps et je vacillais tête la première. Je goutais à la neige sans même lutter pour me relever. Je me laissais aller tout en fermant les yeux. Où étais je ? Je ne le savais même pas. Je voulais juste me reposer quelques secondes dans l'espoir que tout ceci ne soit qu'un vulgaire cauchemar dont j'allais me réveiller rapidement.

Le réveil fut douleur et la surprise encore plus. Allongée dans un lit qui n'était en rien le mien dans une chambre moderne à l'odeur inconnue. Soulevant la couette pour en sortir j'eus la fâcheuse surprise de me retrouver en sous vêtement. Rouge de colère, je relevais la tête vers le raclement de gorge qui arriva rapidement à mes oreilles. Je me tenais en petite tenue devant un inconnu qui ne semblait guère être gêné de la situation au contraire même. « Je peux savoir ce que vous regardez ! Et je peux savoir où sont mes affaires ?! » Un large sourire se dessina sur ses lèvres alors que le mot pervers se dessina sur mes lèvres sans pour autant que je vienne à prononcer ce mot à voix haute. Je secouais la tête négativement tout en grimaçant devant l'hilarité de mon sauveur qui s'exclama. « Je suis médecin donc vous n'avez rien à craindre. Je sais faire une opération à cœur les yeux fermés donc vous déshabiller ne fut guère un problème. Après je dis pas que je l'ai fait. » J'ancrais mon regard dans le sien alors que mes joues se couvraient de rouge tout en me donnant des airs de poupée périmée. Je posais mes mains sur mes hanches à croire que mon côté dénudé ne me gênait plus. Ma longue chevelure blonde ondula dans mon dos alors que je m'exclamais avec une certaine désinvolture à faire grincher les dents de mes parents. « J'ai posé une question ! » Ma voix était plus que sèche malgré toute la reconnaissance que j'avais envers lui. Cet homme avait le don de tomber amoureuse. A ce moment j'aurais ris au nez de la personne qui m'aurait annoncé que j'allais éperdument tomber sous le charme de ce bougre. Bien sur jamais je ne l'aurais cru pourtant la vie est pleine de surprise et j'en suis la preuve.

Avec le temps je tombais éperdument amoureuse de cet homme de six ans mon ainé. Trois ans plus tard j'emménageais avec lui malgré les plaintes de mes parents qui ne voyait en mon médecin de petit ami une simple lubie de l'adolescente irresponsable que j'étais. Pourtant j'aimais cet homme comme jamais je n'avais aimé et rien que le fait de le voir heureux en ma présence les yeux brillant suffisait à mon bonheur. Bien sur que notre relation ne fut guère accepté par les autres mais le monde ne connait pas car il était simplement question de nous deux. Ce fut par un beau matin alors que mes yeux s'ouvraient doucement alors que mon corps ensommeillé se mouvait avec peine que je tombais sur un plateau avec mon petit déjeuner fumant. L'attention était juste adorable mais la rose ainsi que le petit écrin en velours à côté à côté de ma tasse l'était encore plus. Je me relevais tout en attrapant l'écrin que j'ouvris sans plus attendre. Dedans une bague au diamant énorme se tenait dans l'attente de finir sur mon annulaire. Les larmes coulèrent sur mes joues alors que j'attrapais rapidement mon portable pour le joindre. « Tu es fou ! » Ma voix était un peu plus qu'aiguë vu l'émotion qui était mienne en cet instant. « Seulement de toi. ». Un large sourire se dessina sur mes lèvres alors que j'attrapais de ma main libre la rose rouge aux pétales de velours qui caressèrent ma peau délicate. « Je t'aime. Ou... ». « Chut ! Pourquoi se presser alors que ce soir un magnifique diner aux chandelles nous attends mon ange. » Je ronronnais de plaisir alors qu'écoutait sa voix était un plaisir à la limité malsain. « Je te laisse mon ange, mon bippeur vient de sonner. » Je raccrocher le cœur léger et de bonne humeur pour affronter une nouvelle journée à la clinique vétérinaire où j'avais la chance d'être interne.

Le soir venu je m'étais préparée avec attention et ma robe rouge moulante et mon maquillage en était la preuve. Assisse sur notre immense canapé j'attendais avec impatience sa venue dans un mélange d'impatience et d'empressement. Je mourrais d'envie de le voir pourtant les minutes défilèrent devant moi tout en me laissant l'amer goût de son absence. Il était 23h lorsque mon téléphone sonna alors que le numéro de l'hôpital s'affichait sur l'écran. « M. Standford vous êtes un homme mort ! » Je ne pris pas la peine de cacher ma colère face à son lapin que j'avais du mal à digérer. Cependant la voix qui suivit ne fut pas celle que j'attendais. Une voix féminine que je connaissais assez bien pour être celle de Silhoé, une collègue de mon homme. « India … Je suis désolée … On a tout fait je te le jure. » Mon sang se glaça alors que les larmes coulaient sur mes joues. Non je pouvais pas le croire, non ! « Sio, je ne comprends pas ! » Non je voulais pas juste comprendre la triste réalité de ce message que je pensais au départ anodin. « Je suis désolé, Karl nous a quitté. » Mon monde s'effondra d'un coup alors que je laissais tomber le téléphone sur le sol. Immobile ma respiration se fit heurtante alors que tout mon corps était douleur. Les yeux de vague et noyés par les vagues, le temps s'écoula sans ne voir aucune amélioration de ma part. Je n'étais à présent plus qu'un pantin sans âme. Je n'en avais plus la force.